M. le président. La parole est à M. Patrick Beaudouin, pour le groupe de l’Union pour un mouvement populaire
M. Patrick Beaudouin. Monsieur le président, ma question s’adresse à M. le ministre de la défense et des anciens combattants.
La France est aujourd’hui engagée sur plusieurs théâtres d’opérations extérieures. Nos compatriotes peuvent être fiers de l’action efficace menée par nos militaires en Côte d’Ivoire pour protéger nos ressortissants, éviter une dégradation dramatique de la situation et faire prévaloir le droit et la démocratie sous l’impulsion du Président de la République et en accord avec la communauté internationale.
Grâce à nos militaires, encore, la France est un acteur important en Afghanistan, aussi bien sur le plan de la sécurisation que sur celui de la reconstruction, dans des conditions souvent difficiles, parfois hélas au prix de leurs vies.
Enfin, en Libye, les forces aériennes françaises sont intervenues sans délai pour mettre fin aux agressions contre les populations civiles, là encore avec des risques certes calculés, mais réels.
Tout cela, nous le devons au courage et au dévouement de nos soldats, de nos sous-officiers, de nos officiers et de l’ensemble des personnels civils et militaires de notre défense nationale qui concourent à l’effort engagé. Mais nous le devons aussi à la réforme profonde et ambitieuse du ministère de la défense et de nos armées mise en œuvre dans le cadre du Livre blanc de juin 2008 qui a affirmé l’ambition française d’être capable de réagir, d’anticiper et de peser sur les évolutions internationales.
Certains hélas, encore relayés dans la presse ce matin, prétendent que la France n’aurait plus les moyens de ses ambitions et que nos armées seraient en déclin. Monsieur le ministre, quelle réponse pouvez-vous apporter à ces pernicieuses allégations ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Gérard Longuet, ministre de la défense et des anciens combattants.
M. Gérard Longuet, ministre de la défense et des anciens combattants. Monsieur Beaudoin, certes, l’armée est la « grande muette » dans notre société. Ce n’est pas simplement une tradition ; c’est un devoir, un devoir républicain, ajouterai-je. L’armée, sous l’autorité du Président de la République, chef des armées, est là pour exécuter la politique que veut la nation comme l’exprime et lui en donne les moyens le Parlement. Elle respecte ce devoir. Il est donc parfaitement déloyal de prétendre parler en son nom et d’organiser un étalage d’états d’âme qui ne correspond, de surcroît, en rien au sentiment de fierté que nos compatriotes qui servent les armes de la France ressentent au moment même où, comme vous l’avez très bien souligné, engagés sur des théâtres extérieurs, ils ont la certitude de participer à une belle tradition et de porter haut l’image de notre pays.
Oui, il y a un an, mon prédécesseur, Hervé Morin, a accepté de consentir un effort de 3,6 milliards sur trois ans, effort compensé par des cessions d’actifs à concurrence des deux tiers. Nous aurons, en effet, dans les trois années à venir, un gain de productivité qui n’interdit et ne compromet en rien l’exécution de la loi de programmation militaire que vous avez votée,…
M. Alain Cacheux. Ce n’est pas vrai !
M. Gérard Longuet, ministre. …qui a été respectée en 2009 et en 2010, qui l’est en 2011 et qui, avec votre soutien, le sera en 2012 ! (« Bravo ! » et applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Source: Assemblée nationale
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Pour Gérard Longuet, l’armée a le « devoir » d’être « la grande muette »
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Si pour notre Gérard l’armée est la « grande muette » dans notre société et que ce n’est pas simplement une tradition mais un devoir républicain, je lui rappelle que c’est aussi un devoir républicain lorsque l’on prétend être ministre de ne pas avoir de casseroles où je pense!
Gérard longuet, un ministre très oxydant dans ses propos sur la liberté d’expression !
Nous avons écouté à diverses reprises M. Longuet lorsqu’il s’exprime devant les députés ou lors des conférences de presse.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas à l’aise. Il connaît mal son sujet, cherche ses mots, bafouille parfois.
Il sait lui-même qu’il n’en a plus que pour 10 mois et que son temps a passé.
Alors pour faire illusion, il en revient aux fondamentaux de sa jeunesse : l’armée, la grande muette ; obéir et se taire ; servir avec honneur ; etc… Autant de formules qui ont fait leur temps comme M. Longuet.
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