Lettre du général de corps d’armée Jean-Marie FAUGERE, Gouverneur militaire de Metz, commandant la région terre Nord-Est, des forces françaises et de l’élément civil stationnés en Allemagne

Metz, le 28 novembre 2007
N°797/RTNE/CAB

Le général de corps d’armée Jean-Marie FAUGERE
Gouverneur militaire de Metz,
Commandant la région terre Nord-Est,
Des forces françaises et de l’élément civil stationnés en Allemagne,

à

Monsieur le général d’armée
chef d’état-major de l’armée de terre
(général sous-chef d’état-major emploi et soutien)

Objet : Organisation d’une activité sportive en l’honneur de la création du conseil international du sport militaire.

Références :

1. lettre n° 000023/DEF/EMAT/BPO/ICE/34 du 10 janvier 2007.
2. NE n°9486/CoFAT/DES/BLS/EPMS du 12 octobre 2007.

Par lettre de 1ère référence, la région terre Nord-Est serait chargée d’organiser en 2008 « l’activité phare » concernant la commémoration de la création du conseil international du sport militaire. Commémoration censée mobiliser toutes les formations, en régime normal, et exceptionnellement, chaque année et à tour de rôle une région terre plus particulièrement.

J’ai l’honneur de vous rendre compte que conformément aux très récentes directives du chef d’état-major de l’armée de terre sur la rationalisation des tâches administratives (1), et devant l’effervescence provoquée dans mon état-major autour de cette activité très éloignée de notre coeur de métier, j’ai décidé de ne rien organiser.

En effet, vu l’aspect particulièrement grotesque de cette commémoration autour de la création d’un conseil international que personne ne connaît, sur l’injonction, qui plus est, d’un officier général italien encore moins connu…je me refuse à verser dans cette pantalonnade.

J’estime particulièrement ridicule l’idée – et sa concrétisation – de mobiliser le maximum du personnel d’une région terre, en petite tenue par un clair matin hivernal pour célébrer dans la campagne un non évènement qui n’a aucun rapport avec l’histoire militaire de notre pays, le rôle des armées et leur essence même.

Je pense que nos états-majors, dans le contexte du jour, et nos unités dans leur ensemble déjà chargées d’activités opérationnelles, ont des sujets plus sérieux d’occupation et de mobilisation.

A l’heure où la France s’interroge sur l’avenir de ses armées, et où nos personnels sont soucieux de trouver des réponses à leurs interrogations, je trouve cette agitation générale particulièrement déplacée, et je ne saurais la cautionner par une « activité phare » dont je porterais la responsabilité.

De surcroît, les termes de la note de 2nde référence demandant la participation du « maximum de militaires…la charge d’organisation devant rester la plus faible possible » me semble un morceau d’anthologie de l’hypocrisie administrative, à moins, pire, que cela ne relève de la simple bêtise…

Copie à :
CoFAT – TOURS

Lire également :
Crosses en l’air !

À lire également