Le dernier voyage du général Bigeard (Par Gabriel Vedrenne)

Mort en 2010, il souhaitait que ses cendres soient dispersées au Vietnam, qui refuse.

Effectuer son dernier voyage au Vietnam, là où un grand nombre de ses compagnons militaires ont perdu la vie en 1954, tel était le souhait du général Bigeard, disparu le 18 juin 2010. Dans ses dernières volontés, le militaire avait demandé à ses proches que ses cendres soient dispersées dans la vallée de Dien Bien-Phu, haut lieu de la guerre d’Indochine à laquelle il a participé.

Mais les autorités vietnamiennes refusent pour l’instant une telle idée. Or le temps presse : en France, les cendres d’un défunt ne peuvent être conservées qu’une année. La famille du général de l’armée de terre va donc devoir accélérer ses démarches, ou prévoir un plan B.

Bigeard, icône de l’armée française

Si pour les civils, et surtout les plus jeunes, le nom du général Bigeard n’évoque pas grand-chose, il n’en demeure pas moins l’un des militaires les plus capés et les plus respectés de l’armée de terre. Et pour cause : son destin et celui de la France sont étroitement liés, de la seconde guerre mondiale jusqu’à la guerre d’Algérie, en passant par celle d’Indochine, qui s’est accélérée entre 1953 et 1954.

Mobilisé dans l’infanterie en 1939, Marcel Bigeard est fait prisonnier en 1940 et est interné dans un camp militaire en Allemagne. Il s’en échappe en 1941 et rejoint les Forces libres du général de Gaulle au Sénégal puis au Maroc. Après la libération de la France, il est engagé dans la guerre d’Indochine, première guerre d’indépendance d’une colonie française.

L’armée française essuie une défaite historique sur la RC4, une route coloniale stratégique qui reliait la Chine au Laos, puis lors de la bataille de Dien Bien Phu. Celui qui deviendra le général Bigeard participe à ces deux batailles et réussit à maintenir ses positions plusieurs semaines malgré une infériorité numérique.

Pourquoi une inhumation en Asie ?

Le souhait de voir ses cendres dispersées au Vietnam est donc un hommage à cet épisode indochinois, qui fut pourtant un traumatisme pour l’armée française. Chef de meute, le général Bigeard faisait preuve d’un attachement viscéral pour ses troupes et souhaitait être inhumé là où le plus grand nombre de ses hommes ont péri.

« C’était son souhait le plus cher…être proche de ses anciens soldats », a confié à Europe1.fr …

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