R.L. France-Antilles Martinique 08.06.2011 Un syndicat de police sort de sa réserve, au moment où un conflit entre l’ancien commandant de la gendarmerie de Martinique et l’Union des Femmes revient sur le devant de la scène (nos éditions du 4 et du 6 juin). Synergie Officiers, l’un des deux syndicats d’officiers de la police nationale, se dit « surpris de voir que quelqu’un qui défendait la politique contre les violences conjugales a assigné l’UFM en justice » .
Le syndicat s’étonne aussi que « l’enquête ait été aussi vite » . Elle a été « étonnement rapide, au même titre que celle du Service Départemental des Informations Générales dans laquelle un fonctionnaire de police se plaint de vol à son bureau. À ce jour, elle est pratiquement classée sans suite » , déplore Victor Zadick, pour le syndicat. Tout en rappelant « l’affaire de l’OCRTIS dans laquelle un gendarme poursuivi pour vol d’arme a été renvoyé en métropole de façon très bizarre et celle où un officier de la protection civile purge son contrôle judiciaire dans l’hexagone » , Synergie Officiers se dit « interpellé » suite à cette multitude de dossiers. « On espère que nos collègues policiers suspectés d’un vol d’argent lors d’une arrestation de trafiquants de drogue bénéficieront de la même mansuétude » , souligne Victor Zadick, « vigilant » sur la décision qui sera prise à l’encontre de ses collègues.
Source: France Antilles
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Il fait vraiment très chaud aux Antilles.
De ce magma d’affaires pénales, deux certitudes émergent :
1° Les deux officiers supérieurs mis en cause dans des affaires de violences à caractère sexuel, un pompier et un gendarme, venus depuis la métropole en courte affectation de quelques années outre-mer, ont vite fait été réexpédiés en France hexagonale
2° Dans presque toutes ces affaires pénales, les Procureurs des Antilles doivent se déclarer incompétents, car au moment des faits, les gendarmes et policiers incriminés étaient placés sous leurs ordres.
Pourquoi est-il nécessaire que les associations et les syndicats montent au créneau sur toutes ces affaires pénales survenues aux Antilles, qu’elles soient liées ou non à l’exécution de leur service par des agents publics, civils et militaires, dont deux officiers supérieurs ?
Alors que dans tous ces cas une discrétion de bon aloi s’imposerait, d’une part afin de ne pas entraver les enquêtes, d’autre part afin de ne pas décrédibiliser les Institutions auxquelles ces agents appartiennent ?
Tout simplement parce qu’il y a carence de la Justice de la République, parce que la Démocratie est bafouée, devant une soi-disant raison d’Etat imposée par des apparatchiks, qu’ils soient politiciens énervés, simples énarques mais intouchables, vieux routiers spécialistes des coups tordus ou anciens camarades de promotion.
Après avoir bénéficié de l’évacuation express de son affaire par ce système clanique hautement pernicieux, le colonel de gendarmerie use de ses droits de Citoyen, en assignant l’Union des femmes de Martinique afin d’obtenir réparation du préjudice qu’il aurait subi.
En effet, sa carrière militaire est déjà enterrée quoi qu’il advienne, il le sait fort bien. Tel est l’effet papillon minimal des usages du Système.
En venant de lui-même devant la Justice en réparation pécuniaire, s’affirmant innocent sur le seul fondement des enquêtes bâclées et du classement par le Parquet qui l’exonèrent, il contribue à ridiculiser encore davantage les Institutions.
C’est infiniment regrettable.
Par ailleurs, il prend ainsi, et il ne peut pas l’ignorer, d’énormes risques personnels, tels qu’une toujours possible psychiatrisation de son cas.
Le lieutenant-colonel de sapeurs-pompiers professionnels, mis à la retraite et placé sous contrôle judiciaire après un court séjour en détention préventive, est plus avisé. Dépressif ou non, il se tait depuis plus d’un an en attendant l’audience pénale. Un jour peut-être.
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