Courrier des auditeurs

Suite à l’émission « Le téléphone sonne » (http://www.radio-france.fr/chaines/france-inter01/emissions/telsonne/son/telsonne-vendredi.ram) du 15 février dernier sur France Inter, nous avons reçu un abondant courrier. Il nous a semblé intéressant d’en publier quelques extraits :

Je vous félicite pour la qualité rare de votre argumentation factuelle, à l’inverse de la récitation de la leçon piètrement apprise par le représentant du Ministère. Naturellement, je fustige tout comme vous la « contribution » de cet Officier supérieur manifestement en service commandé pour vous dénier toute légitimité et surtout pour inventer votre incurie. Quand on s’attaque ainsi à la personne c’est qu’on est bien embarrassé sur le fond.

J’ai donc pris connaissance de votre site Internet et c’est avec une conviction renouvelée que je sors de sa lecture. Mais que l’abîme est immense entre les droits des militaires et la possibilité de les exercer. Le mécanisme d’écrasement est tout à fait identique à celui pratiqué au meilleur de l’ex-URSS.

#RUn lieutenant-colonel de l’armée de l’air.R#

En tant que Médecin en Chef en activité pour encore un mois, je tiens à remercier le Capitaine Balvoil pour sa prestation à France inter de ce jour. Je ne peux que regretter l’intervention de « l’officier supérieur », à priori parisien, qui me semble être complètement hors de la réalité.

Ayant moi même participé au rapport sur le moral en tant que commandant de bataillon médical, j’avais refusé de jouer le jeu du tout va bien ce qui n’a pas empêché mon chef de corps de tout modifier. Ce rapport est une sinistre farce. Par ailleurs, ayant été membre durant 4 ans du CFMSSA, je suis en plein accord avec vous : ces institutions sont de la poudre au yeux. D’autant qu’à la différence des syndicalistes nous n’avons aucune formation de base, ce qui permet à un organisme tel la DFP de nous mener en bateau et de nous prendre de haut, voire de nous mentir !

Le malaise est des plus perceptibles actuellement dans l’armée de terre et depuis le mois de novembre 2001, soit avant les mouvements des gendarmes. Nous discutions des risques de manifestations dans les armées, c’est dire si dans un camp de champagne qui voit passer de nombreuses unités dont des prestigieuse : REC, RICM, RPIMA, etc. La grogne était palpable. Notre professionnalisation est un échec : règles de gestion des EVAT qui changent constamment – ce qui rend impossible une orientation saine des personnels, sous officiers (sergent infirmiers) moins payés que des EVAT, caporaux gagnant moins qu’un première classe, lui même moins soldé qu’une recrue … aucune société privée ne tiendrait. Ajoutons des projections intérieures et extérieures en nombre ne correspondant pas à nos capacités. Mais quel chef refusera une OPEX durant son temps de commandement et tant pis si un soldat aura servi 5 fois au Kosovo et entre temps détruit quelques paillotes en corse et fait la garde à l’EURO. Mais c’est bien connu : l’armée ne sert à rien.

#RUn médecin-chefR#

Médecin principal en unité de l’armée de terre, j’ai écouté avec intérêt votre intervention dans l’émission « le téléphone sonne » sur France-inter. J’ai apprécié vos arguments et la connaissance que vous avez des problèmes actuels des armées et plus particulièrement de l’armée de terre. Monsieur Jean-François Bureau a été, par contre, d’une malhonnêteté intellectuelle flagrante et s’est contenté d’un discours « langue de bois ». Quant à l’intervention du lieutenant colonel de la région parisienne qui défendait le rapport sur le moral, je l’ai jugé ridicule. Il a eu des propos inadmissibles à votre égard et je vous félicite pour votre sang-froid face à cette attaque indigne d’un officier. Il représente l’archétype de l’officier de droit divin, totalement coupé des préoccupations actuelles des militaires et, plus grave, de l’évolution de notre société.

#RUn médecin principal de l’armée de terreR#

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