Monsieur le Ministre,
En marge des recours d’une quarantaine de musiciens de la gendarmerie mobile d’Issy les Moulineaux concernant le projet de déménagement à Maisons Alfort, dont vous êtes saisi, j’ai l’honneur d’appeler votre attention sur les menaces et le chantage à la non délivrance de permissions estivales de ces mêmes militaires…
A ce qu’il m’a été rapporté, le chef de la musique par suppléance a indiqué qu’aucun titre de permissions estivales, dont le calendrier a pourtant été arrêté depuis plusieurs mois, ne serait accordé tant que les intéressés n’auraient pas communiqué la date à laquelle ils entendent quitter leur logement d’Issy les Moulineaux pour celui qui leur a été attribué à Maisons Alfort. Le… aurait reçu des consignes pour agir ainsi du …, auquel est hiérarchiquement rattachée la formation.
A titre d’exemple, on me cite le cas d’un gradé qui a réservé, après approbation du plan de permissions, un voyage dans l’océan indien et celui d’un gendarme divorcé ayant trois enfants à charge, dont les permissions ont été fixées en fonction des droits de visite et d’hébergement de son conjoint. Il est inutile de souligner les conséquences particulièrement fâcheuses du chantage pratiqué.
Outre que cette manière de commander est curieuse et conforme ni à l’éthique de l’officier, ni à la devise de la force humaine, chère à la gendarmerie, elle est de nature à envenimer gravement les rapports entre les musiciens et la hiérarchie. Elle pourrait éventuellement être qualifiée de « harcèlement ».
De plus cette tension si elle est connue, risque d’accroître le malaise qui couve dans la gendarmerie depuis plusieurs mois et ne demande qu’à s’exprimer en public…
Dans le cas présent, je souhaite que vous puissiez donner instruction de faire cesser le chantage à la non délivrance des permissions estivales des musiciens de la gendarmerie mobile, en attendant qu’une décision soit prise sur leur recours.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération.
Signé
Michel BAVOIL
Président de l’ADEFDROMIL