Les hirondelles font le printemps de Claude Guéant… Bonne idée Christian Lambert. (Jacky Mestries)

Le préfet-flic de Seine Saint Denis installe une police qui parle à la population. Le concept est simple, pour être accessible aux gens, il faut être à leur niveau et il faut savoir prendre le temps de s’arrêter.

Donc Pinot simple flic va enfourcher sa bicyclette pour retrouver le contact perdu avec une population devenue méfiante à force de ne le voir que le carnet à souches à la main.

Revoilà revenu le temps des hirondelles et les images des années 50 dans ces Maigret où le policier en tenue, forcément marié à la concierge d’un immeuble, passait dans la demi clarté d’un lampadaire, sous la pluie, abrité dans une cape sombre.

Mais non, ce n’est pas cela, ce sont de policiers sur des VTT, des policiers à pied, facilement abordable dont il s’agit.

La reconquête ne va pas être facile, les Pinots vont avoir besoin de courage. Ils vont devoir abandonner l’armure, et pour faire bonne mesure, je leur conseille de laisser de côté les chaussures hautes et les pantalons de combat.

Cette tenue annonçait la prise en main de Monsieur Sarkozy au ministère de l’intérieur et de sa conception guerrière du maintien de la paix publique. Je me souviens de ces critiques de policiers qui avaient poussé un peu loin le bouchon en se transformant en travailleurs sociaux du côté de Toulouse. Personnellement, je ne voyais qu’un défaut à leur investissement. Il aurait fallu que les mêmes policiers travailleurs sociaux soient également le soir dans les voitures en patrouille ou la journée à faire de la police de la circulation.

Mais bon, la mesure n’étant pas à l’ordre du jour à l’époque, on a jeté le bébé avec l’eau du bain.

En tout cas, courage Pinot, l’enjeu est sûrement plus important qu’on ne veut bien te le dire.

La reconquête va prendre du temps et nous voilà à l’heure du bilan pour la politique précédente. Il ne faut pas s’imaginer que les gens attendent ces policiers les bras ouverts comme des messies. Il faut être persuadé que le retour à la place, qu’ils n’auraient jamais dû quitter, va se faire dans le temps. La confiance ne se décrète pas, elle se mérite.

Pinot devra être bon. De mon côté je lui fait confiance, il ne demande que ça, retrouver son métier.

J’en suis intimement persuadé pour les connaître un peu.

10 ans de perdus, voilà ce que nous dit le Préfet Lambert en retournant au B. A.  BA  de l’action policière.

Pour revenir au Préfet Lambert, bravo Monsieur le préfet Commissaire pour avoir le courage de constater les erreurs, surtout bravo pour avoir le courage de l’assumer et de modifier votre action en conséquence.

Décidément ces commissaires me surprennent toujours et au passage un petit clin d’oeil à l’un d‘eux. Il se reconnaîtra.

10 ans pour faire le constat que la proximité telle que vue par la gendarmerie est indispensable à la paix publique.

Vous avez noté probablement que la gendarmerie a disparu de la presse, des médias, du discours du ministre de l’intérieur. Dans les esprits, elle est déjà englobée dans la police nationale. Voilà le constat de ce passage au ministère de l’intérieur. Ce n’est pas la visite du ministre à la Gendarmerie le 29 Avril qui y a changé quelque chose.

Avez-vous vu le moindre reportage sur les grands médias ? Ils m’ont échappé, probablement de la distraction de ma part. Pas de chance pour la Gendarmerie, la date choisie était celui d’un mariage dans un monde parallèle.

Cependant, avec un peu de curiosité, nous avons appris que les patrouilleurs de LAMBERT s’étaient inspirés des patrouilles traditionnelles des gendarmes. 10 ans…………

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Cependant et nous devons lui en attribuer le mérite, au delà d’une médiatisation finalement inutile,  la direction de la Gendarmerie marque le virage de la politique ministérielle par un message adressé à toutes ses troupes où elle demande de revenir à son action traditionnelle, pour résumer.

Mon général, mesurez-vous le fossé creusé ?

Mon général, mesurez-vous les dégâts causés par le tout répressif. Ne vous laissez pas endormir par des avis qui vous masquent la vérité, ni par des discours d’élus locaux qui ne vous diront pas que leurs administrés se plaignent quotidiennement de l’action de la Gendarmerie. Ils ne le peuvent pas dans leurs discours convenus.

Pourrez-vous seulement faire le vrai bilan ?

Savez-vous combien de temps il faut à un gendarme pour que quelqu’un lui parle en toute franchise et toute confiance ? Je vous donne la réponse, des années.

Ces gens verbalisés à outrance ne verront pas d’un bon oeil le gendarme passer le seuil de la maison. Il faut être parfaitement lucide.

Ce retour à une action positive aura un prix avant de fournir le moindre résultat.

C’est bien la structure agressive mise en place qu’il va falloir revoir. Mais en avons nous les moyens humains ?

Moyens en nombre : Sérieusement, les gendarmes ont-ils le temps aujourd’hui de s’arrêter pour parler aux gens. Les plantons ont-ils dix minutes pour s’attarder avec les visiteurs, parler de tout et de rien, parler des gens aux gens.

Moyens en formation : Les gendarmes d’aujourd’hui  ont-ils envie de s’arrêter ? Comme un couple après une dispute, qui va faire le premier pas ?

Les Gendarmes n’ont-ils pas perdu depuis longtemps le goût de s’ouvrir aux autres ? Qui va assurer leur formation à cet exercice difficile. La moitié de leurs gradés n’est plus en responsabilité et l’autre passe son temps derrière un ordinateur à traiter ce qui devrait l’être par d’autres, ailleurs. Sans parler d’un nouveau système d’information d’une hiérarchie tellement sollicitée qu’elle en est impatiente.

Qui va aider le planton ? Le Commandant de brigade ou son adjoint, c’est couru d’avance.

Une structure a été démontée puis reconstruite pour s’adapter à une politique de police d’intervention. Il va falloir faire le chemin en sens inverse. Qui va le dire ? Qui va dire qu’il faut réactiver les brigades ? Et avec quels moyens ?

Qui va dire au ministre : “ Monsieur le Ministre, on veut bien, mais on ne peut pas “.

Personne ne va le dire et pendant ce temps, en bas, le pandore va ramer.

Il faut savoir dire “ pas possible, pas maintenant; c’est vous qui nous avez mis dans cette situation et aujourd’hui il faut faire marche arrière !!!!!!!!!.”

Qui va dire :” les journées ne font que 24 heures, vos fonctionnaires n’en font que 8 au travail, pourquoi le gendarme en ferait-il 12 ?”

Encore un défi à relever pour le gendarme de brigade ! Combien de challenge en dix ans ? Combien de politiques ? Combien de circulaires ? Combien de modification des lois ?

Je me demande qui a suivi ces bouleversements et je m’amuse en pensant que ceux qui sont passés outre vont se retrouver à l’avant-garde.

Des hirondelles pour le printemps du ministre, certes, et pour la gendarmerie dans son silence, un loup ?

Source: lagrognegend

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