Témoignage

Bonjour,

Depuis que j’ai découvert votre site et donc votre association, je suis devenue une lectrice plutôt assidue.

Lorsque j’ai découvert les témoignages concernant le harcèlement dans les armées, je me suis dit que cela ne pouvait pas être aussi horrible que ce qui était décrit.

Lorsque j’ai pris connaissance des articles relatifs à la Commission des Recours des Militaires, je me suis dit qu’une Commission composée d’officiers généraux ne pouvait pas ne pas faire preuve d’intégrité, de droiture, d’honnêteté.

Oui, je me suis vraiment dit beaucoup de choses, jusqu’à ce que je les vive ! Et là, j’ai réalisé que les témoignages quant aux situations de harcèlement n’étaient pas exagérés, que vos remarques quant à la Commission des Recours des Militaires n’étaient pas sans fondement.

Pour moi, un monde s’est écroulé sous mes pieds !

J’ai toujours vécu dans le milieu militaire, fille et petite fille; ce monde, c’était le mien, c’était ma famille, j’en étais fière.

J’ai lu sur des sites d’associations de militaires de violentes critiques à votre égard et à l’encontre de votre association. Mais je sais aujourd’hui que ceux qui ont tenu ces propos, soit font partie de cette espèce de « caste » qui peut exister parmi les officiers, soit permettent que des comportements indignes d’officiers supérieurs puissent perdurer en toute impunité, soit se bercent encore d’illusions en croyant que la probité augmente avec le grade.

Au cours de ces trois derniers mois, j’ai vu, entendu et vécu tellement de choses qui dépassent mon entendement…

Epouse et mère de famille j’ai la possibilité (ou la chance) de pouvoir
mener ma propre carrière. Je ne cultive donc pas la critique gratuite comme
peuvent le faire certains.

Je ne vis donc pas par procuration, je ne suis pas frustrée et je n’ai jamais eu besoin de « porter les galons » de mon époux; « les miens » me suffisent.

Mon époux est un officier dit subalterne. Il a osé faire un recours contre sa notation qui contenait des éléments matériellement inexacts (pour ne pas dire mensongers) avec preuves à l’appui. Il l’a fait parce que son honneur a été bafoué, son honneur d’homme et de militaire, et pour lui, c’est chose sacrée. Otez à un militaire son honneur, que lui reste-t-il ? Le recours a été rejeté au motif que « le notateur dispose d’un pouvoir discrétionnaire absolu pour juger son subordonné »…

Je ne peux pas décrire ici la tempête que ce recours a déclenchée.

Les alliances entre officiers et même médecin aux armées qui se sont formées pour le détruire professionnellement et psychologiquement me laissent dans une totale incompréhension. Pourquoi aller si loin ? Il n’a commis aucun crime, n’a pas déshonoré son arme, sa compétence professionnelle est même soulignée par son administration !

Pourtant, il va être muté d’office « dans l’intérêt du service » dans des conditions incroyables.

Tel un paria, on le bannit…on nous bannit.

Je ne comprends pas ce qui se passe.

Tant de souffrances morales infligées… tant d’acharnement…

En ont-ils au moins conscience ?

J’ai la chance d’être forte et je veux croire que mon époux le sera aussi. Je ferai tout pour cela.

Tout ce que je sais aujourd’hui, c’est que je porte, à tout jamais, un autre regard sur l’arme d’appartenance de mon mari et sur les officiers supérieurs qui la composent.

Si je vous écris aujourd’hui c’est tout simplement pour vous remercier d’avoir créé cette association et vous encourager à poursuivre votre combat.

Cordialement

Elisabeth PARIABANNIT

Note de la Rédaction de l’ADEFDROMIL

Nous tenons tout spécialement à remercier Elisabeth PARIABANNIT non pas pour l’éloge qu’elle fait de notre association, mais pour la poignante émotion qu’elle nous transmet à travers ces quelques lignes. Trop de déplacements d’office sont prononcés actuellement pour des raisons étrangères à l’intérêt du service.

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