Ancien Militaire technicien de l’air

Je suis parti de mon plein gré, suite à l’évolution que je qualifierai de catastrophique et inacceptable de la professionnalisation de l’armée de l’air !

Je m’explique.

En 1998, je m’engage au sein des équipes cynophiles des fusiliers commandos de l’air sur une base de l’Est de la France. Le futur se présente bien !

Deux contrats de 4 années, pas mal pour des jeunes !

Les deux premières années, se passent bien, l’ambiance entre les jeunes engagés et les derniers appelés du contingent est parfaite, mais un jour…

Un jour, plus d’appelés, nous, les jeunes engagés nous retrouvons vite en sous effectif, avec une charge de travail, d’environ deux engagés pour dix appelés (qui ne sont plus là !), Des taux horaires mensuels horrifiants (Mon maximum fut de 317 heures en février 2003), des chefs qui, n’ayant connu que les appelés du contingent, nous traitent comme tels, en oubliant parfois notre statut, mais quel statut ?

Un statut que même le ministère ne nous laisse pas connaître, pas d’information, pas de contrat clair !

Tout va de pire en pire. Les heures s’accumulent, nos statuts changent. L’Etat décide de créer, un examen à passer avant 7 ans et demi de « carrière » appelé SN1. Pas prévu au départ, cet examen a pour seul but, d’épurer les effectifs des MDR, comme l’Etat le faisait au même moment pour les emplois jeunes dans le civil. On nous parle d’un taux de chômage croissant tout en s’évertuant à supprimer des emplois.

Je passe cet examen une première fois, je le rate pour 2 points, j’ai une note de 10 ! La moyenne me direz vous ? Et bien non ! car dans l’armée française, la moyenne sur 20 est de 12 !!!! Je constate, et mes collègues également, que les tests comportent plus d’administratif que de réelles questions sur notre spécialité de fusiliers commandos de l’air !

Résultat ? Sur environ 15 fusiliers commandos, un seul obtiendra cet examen. Les autres reçus ne furent que des secrétaires !

Je ne lâche pas, je décide de le repasser, puisque j’ai trois chances ! Je le rate de nouveau ! je prends donc la décision d’arrêter tout, de partir à contre coeur et de quitter mes collègues qui, pour certains, feront comme moi plus tard !

Il me reste une année et demie à tirer et je constate que je ne parts plus en mission. Je suis caporal chef, je suis marié… je coûte cher!

Les autres partent, reviennent et moi ? Je reste ! J’étais cyno, on me retire mon chien pour m’en donner un en fin de « carrière » lui aussi !

Enfin, je pars en reconversion, le retour au civil se passe bien, je signe mon contrat, je travaille, ça va !

Mais, un jour, mon contrat se termine par un licenciement !

Je m’inscris donc en tant que demandeur d’emploi, je suis pris en charge par le SERPECA de Tours et là un autre combat commence !

Nous nous retrouvons, mon épouse, ma fille et moi-même sans revenus pendant trois mois, car il faudra trois mois au SERPECA pour me verser mes indemnités. La situation de ma famille s’aggrave, les loyers restent impayés, je suis convoqué au tribunal pour non paiement de loyers, par la société gérant le logement militaire que j’occupe. Là je dois dire que j’ai la haine, l’armée ne me paye pas mon dû et en plus elle m’assigne par société interposée pour m’expulser ma famille et moi !

Quand j’envoie un recommandé au commandant du SERPECA lui demandant, quand je serai payé, il me répond : « l’indemnité que le SERPECA verse aux anciens militaires n’ait aucunement un dû et son versement peut intervenir entre le 1er et le 30 du mois suivant, et que l’on n’est en droit de s’inquiéter seulement après le 30 si on a pas touché cette indemnité »

De plus le SERPECA dispose d’un standard téléphonique restant inaccessible, malgré ses dires !

L’armée considère ne rien nous devoir pour nos années de services !

Autre info, des plus importantes. Sur ma base, les personnes qui ont été« virées », ont toutes pour la plupart un point commun : elles sont soit mariées avec des enfants, soit en concubinage avec des enfants !

Restrictions budgétaires obligent !

On comprend mieux pourquoi, il faut « absolument démanteler le Clemenceau à l’autre bout du monde » !

Il est également plus facile de ramasser un Jaguar crashé, qu’un Jaguar entier, ça coûte moins cher !

J’espère que ce courrier sera publié sur votre site car je pense qu’il est nécessaire que les gens sachent ce qu’il advient des anciens MTA et de l’attitude de l’Etat à leur égard !

Ex Caporal chef T …

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