Beaucoup d’hagiographie et un peu de désinformation : nous avons lu « Légionnaires » d’Henri Weill (Editions Pasal Galodé).

Henri Weill, alsacien et fils de légionnaire, qui se présente comme journaliste et écrivain avait pris soin, par honnêteté intellectuelle de contacter  l’Adefdromil  avant de se lancer dans l’écriture de son ouvrage « Légionnaires » présenté comme un document. C’est tout à son honneur.

Il ne nous avait pas caché que les portes de la Légion lui étaient ouvertes pour écrire un ouvrage décrivant la vérité officielle de la Légion : tradition, efficacité, machine bien huilée et problèmes mineurs connus et maîtrisés. Tout va donc pour le mieux dans la meilleure troupe du monde.

On avait bien senti à ses questions que le documentaire « La face cachée de la Légion » et le livre « Les soldats perdus de la république » étaient autant d’épines dans le pied de la Légion. Il fallait les extirper ou du moins les faire oublier. C’est chose presque faite avec « Légionnaires ».

Son ouvrage est bien écrit et habile. Nul doute qu’il va obtenir un franc succès dans les mess et les foyers « Légion » et devrait arriver chez les parlementaires et les relais d’opinion publique, pour contrer l’image négative laissée par toute une série de faits graves rapportés par notre association et les médias, ainsi que par les problèmes soulevés dans le rapport de la député (PS), ancienne garde des sceaux, Mme Marylise Lebranchu.

Il nous dit qu’il ne s’agit pas d’une œuvre de commande.  Croyons -le sur parole !

En tout cas, son livre est une revue d’effectifs détaillée de la Légion d’aujourd’hui, y compris dans ses œuvres sociales méritoires au profit des anciens à Auriol et Puyloubier.

C’est aussi une fresque historique qui parle de Sidi bel Abbès, de l’Indochine, de Kolwezi, des bordels –aujourd’hui disparus- et raconte des histoires de légionnaires qui commencent mal et se terminent bien. Ainsi, le commandant Faulques aux titres de guerre indiscutables n’est pas devenu mercenaire en Afrique après avoir quitté la Légion, mais simplement salarié d’une société militaire privée… Tout est dans le vocabulaire et honni soit qui mal y pense.

Il en profite également pour faire une leçon d’histoire et de morale aux légionnaires qui ont baptisé « GESTAPO » le service de sécurité de la Légion, la DSPLE, dont les abus sont notoires.  Cette qualification est « injuste et constitue surtout une appropriation confuse de l’histoire », nous dit-il. Et pour parfaire sa démonstration, il mêle  Klaus Barbie et les truands français de la Carlingue (la gestapo de la rue Lauriston)  dans une démonstration a contrario qui laisse tout de même une impression bizarre.

Au passage, il livre les explications du commandement de la Légion sur les violences rapportées dans les médias depuis 2008. Il nous rassure, car le système lui-même ne porte aucune part de responsabilité. Ce sont chaque fois des fautes personnelles qui sont à l’origine de ces drames.

Les désertions sont statistiquement en diminution 316 en 2008. Il est vrai que beaucoup de désertions intervenant pendant les 6 mois de la période probatoire, elles sont transformées opportunément en résiliation de contrat sur demande..Les statistiques et la réalité  sont deux choses différentes.

Henri Weill nous apprend aussi que les réformes récentes engagées par la Légion étaient déjà toutes prêtes ou presque dans les cartons du Général Bouquin. L’Adefdromil et le rapport Lebranchu lui ont coupé l’herbe sous le pied…Dommage que le général ne nous ait pas fait l’amitié de passer nous voir pour prendre la température avant de se rendre à Aubagne.

En conclusion : un ouvrage facile à lire qui décrit la face officielle de la Légion en 2011, tout en tentant de la replacer, de manière moins convaincante, dans un contexte historique.

 

Cette publication a un commentaire

  1. PAPYNUC

    Bonjour,
    Je suis certain que ce monsieur ne parle absolument pas du 5éme RMP devenu 5éme RE ou l’apport des Sapeurs et de quelques personnels du Service du Matériel et plus tard de l’arme du Matériel dans les compagies telles que CEE (Compagnie Eau Energie), CTR (Compagnie de Transport et de Réparation) et la CE (Compagnie d’Equipement) était primordial sur le plan technique.

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