C’est en apprenant les circonstances tragiques du décès du major Clin survenu le 12 février 2006 que le président de l’ADEFDROMIL a dénoncé les faits dans une lettre adressée à madame le Ministre de la Défense et à trois associations anti-racistes. Dans le même temps, il a alerté les médias nationaux ignorants des faits.
Non sans arrières pensées et sous la pression médiatique, des hommes politiques de tous bords ont tenté de récupérer cette affaire, comme pour excuser leur absence de réaction. L’étrange silence des associations anti-racistes a certainement permis que se développe par la suite une véritable campagne de désinformation qui vient d’être très rapidement stoppée par les déclarations de monsieur le procureur de la république de Basse-Terre, Patrick Quincy.
En effet dans un communiqué diffusé par l’agence France presse le procureur a rendu publique les premières conclusions des enquêtes préliminaires diligentées par la gendarmerie. Il déclare notamment qu’il est maintenant vérifié que certaines personnes se trouvant sur les lieux de l’accident et à l’hôpital « se sont ouvertement réjouies de voir un gendarme mortellement blessé ». Elles ont tenu « des propos hostiles, menaçants et racistes à l’égard des autres gendarmes présents ». Il a précisé que « ces individus étaient cependant peu nombreux, vraisemblablement moins d’une dizaine, ils s’exprimaient pour la plupart en langue anglaise ».
La lecture du communiqué du procureur nous permet aujourd’hui de connaître un peu mieux les circonstances de l’accident puisque celui-ci précise que l’enquête préliminaire a permis d’établir qu’un « équipage » de deux gendarmes était intervenu « pour faire cesser une course non autorisée d’automobiles ». « Alors qu’il traversait la chaussée », Raphaël Clin « a été fauché par un motocycliste qui circulait à très vive allure, masqué par les automobiles qui le précédaient ». Le communiqué laisse entendre également que l’expertise de la moto a permis d’établir que « le moteur et certains accessoires ont été modifiés pour en accroître très sensiblement la puissance ». « Cette moto n’était ni homologuée pour circuler en France ni assurée ». L’auteur de l’accident sera poursuivi pour homicide involontaire par manquement délibéré à une obligation de prudence ou de sécurité, excès de vitesse, défaut d’assurance et de permis de conduire, « sous réserve d’autres infractions à la circulation routière susceptibles d’être retenues ».
Ce communiqué est un cinglant démenti aux autorités locales de Saint-Martin qui ont tenté de décrédibiliser les déclarations de madame Clin et le rôle joué par l’association de défense des droits des militaires (ADEFDROMIL) pour des raisons qui leur appartiennent.
L’ADEFDROMIL ne s’engage jamais sans avoir vérifié au préalable les informations qu’elle reçoit. Pour autant cette affaire doit maintenant s’apaiser et la justice suivre son cours en toute sérénité. Le comportement néfaste d’une poignée d’individus ne doit pas ternir l’image de marque de l’île de Saint-Martin.
Renaud Marie de BRASSAC