Je tiens à témoigner au sujet de l’avancement en particulier pour les adjudants.
J’ai été mis à la retraite par atteinte de la limite d’âge d’adjudant après 29 ans de services et 16 ans de grade d’adjudant. Ma notation ? EX-TE-1 depuis 10 ans ! avec deux BMP2. J’ai « donné » pendant quinze ans en section d’infanterie montagne, puis comme responsable du bureau réserves. Mes différents chefs de corps me tenaient en haute estime. Je ne buvais pas, ne fumais pas, je pratiquais mes 06 heures de sport. J’ai eu des compliments pour la tenue et la progression des deux cellules réserves que j’ai réorganisées. Enfin bref, j’ai essayé de faire mon travail du mieux possible et cela jusqu’à la fin de ma radiation des cadres.
J’ai aussi eu droit à quatre mois de reconversion. Mais que faire dans le civil ? Du secrétariat à 47 ans ? Vous n’avez aucune chance face à la concurrence féminine ! Un poste d’assistant (GRH) ? Aucune chance également ! Pourtant Je suis passé devant des orienteurs et des conseillers. En général, vous ressortez de ces entretiens, laminé.
J’ai trouvé un stage de formation de quatre mois qui s’est terminé par une inscription aux ASSEDIC et un début de… dépression. J’ai envoyé environ 40 CV et lettres manuscrites sur un marché du travail porteur, Annecy. RIEN ! ou plutôt si, nous sommes juste bons comme convoyeurs de fonds, chauffeur livreur, ou manutentionnaire. Malheureusement je suis atteint d’arthrose dans les hanches… la montagne, les charges lourdes… Donc plus de métiers pénibles et je pense que nous avons suffisamment donné dans ce genre d’exercice. J’ai galéré sept mois.
Heureusement la chance vient de tourner et je vais enfin signer un contrat à durée indéterminée sur un poste à responsabilité, poste que j’ai trouvé seul.
Je souhaite courage à toutes celles et tous ceux qui se retrouvent dans ma situation. Il y a une vie après l’armée !
Nos compétences, nos motivations, notre sens du devoir, « les gestionnaires » militaires si gestion il y a, s’en fichent éperdument ! Nous ne sommes que des étiquettes, des volumes, des postes budgétaires.
Ne critiquons pas notre institution qui reste noble, mais de préférence les incompétents et les carriéristes qui la peuplent.
Jean-Charles HAAS (ex Adjudant)