Je me permets de vous écrire suite à l’article qui est paru dans le Parisien, édition de l’Oise du 25 avril 2005. En effet, j’étais militaire jusqu’au 13 décembre 2004 (ce qui n’est pas si loin). J’étais précisément Gendarme Adjoint Féminin, affectée à un Peloton autoroute, au sein duquel j’ai subi bien des difficultés avec ma hiérarchie…
Nous étions quatre femmes au peloton : trois gendarmes adjoints et un gendarme (Sous-officier). Nous étions toutes les quatre à nous soutenir car le harcèlement moral était présent. Un gradé, dont je ne citerai pas le nom, disait qu’il était hors de question qu’il soit avec une fille en patrouille, car selon ses propos « les nanas ne valent rien sur le terrain ». Notre emploi du temps était beaucoup plus chargé que celui des hommes, dans le but de nous faire craquer physiquement.
Le plus difficile pour moi est survenu lorsque j’ai passé des concours, autres que ceux de la gendarmerie. En effet, j’ai passé avec succès mes examens pour entrer dans le corps des sous-officiers de l’armée de l’air ou de la marine. Néanmoins, mes candidatures pour l’armée de l’air (à trois reprises), et la marine nationale, n’ont pas été retenues. J’ai su pourquoi, lorsque je suis passée devant le psychologue lors de l’étape finale du recrutement. Je reprends selon les propos du spécialiste : « vous avez eu des bonnes notes, mais avec les appréciations de votre hiérarchie, je doute que ce soit positif, et c’est bien dommage »…
Oui, en effet, motivée, sportive, passionnée par l’armée depuis mon plus jeune âge, mon rêve était de devenir Sous-officier dans l’armée. Je suis attachée à ma patrie, j’étais volontaire, je me suis engagée à 18 ans, et j’en suis ressortie à 23 ans, complètement écoeurée. Lorsque ma hiérarchie a su que ma candidature n’avait pas été retenue, ils m’ont dit que je ne valais rien, qu’il aurait fallu plus travailler. Bref, j’ai donc fini mon contrat, et je suis donc partie à contre coeur, car j’aimais mon métier. J’ai retrouvé un emploi dans le civil, dans l’Oise plus exactement, mais il me manque quelque chose, c’est pour cela que je me suis portée volontaire pour être réserviste, seule solution pour « garder un pied dans l’armée ».
J’ai voulu, pour mon image, ne pas partir tête basse. Aussi, pour que cela puisse servir aux autres jeunes filles, J’ai raconté tout ce qui s’est passé aux Officiers supérieurs, car d’une part, je quittais l’armée, et d’autre part, les autres jeunes filles n’osaient pas en parler. J’espère simplement que ça changera, car pour moi, malheureusement, l’armée c’est terminée. C’est dommage, car je donnais beaucoup, et j’avais encore envie de donner. On m’avait conseillé de porter plainte, ou même d’écrire directement à Monsieur le Procureur de la République, de peur que la police, ou la gendarmerie étouffe l’affaire…
Merci pour l’article que vous avez publiez, je vois que je n’étais pas la seule dans ce cas…
Sonic
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