Les Gendarmes, pas encore morts … (Jacques Mestries)

La relecture de l’annexe de la LOPSI ne fait que confirmer la tendance de répartition des tâches entre policiers et Gendarmes.

Le travail valorisant aux policiers, le tout venant aux pandores et à Plouc les Bains ou Rustre sur Loire entre l’église et la mairie si possible. C’est clair.

J’ai déjà expliqué comment la police va absorber les unités de recherche de la gendarmerie. Cela ne se fera pas maintenant avant 2012, nous tenons la pression trop forte, et il va devenir difficile d’expliquer à des électeurs que la seule école valable pour résoudre des crimes et des délits est celle des officiers de police.

Je vous résume le procédé en bonne voie d’avancement sur la région parisienne. On supprime les Brigades et affecte tout le territoire à la police. On en déduit logiquement que puisqu’il n’y a plus d’unité de terrain, il n’y a plus besoin de toute la force que constituent les unités spécialisées en police judiciaire. Je vous rappelle que le ministère de l’intérieur avait dans un premier temps la prétention d’obtenir la fermeture de la SR de Paris et de celle de Versailles. On les connaît ils ne vont pas renoncer comme cela et vont revenir bientôt à la charge.

Nous avons tous constaté les résultats fabuleux obtenus par la police en banlieue parisienne, résultats qui justifient l’extension du procédé à toutes les grandes villes de France. Tout le monde l’a vu, moins il y a de gendarmes, plus il y a de résultats. Nous sommes bien d ‘accord.

Les policiers parisiens sont en train de faire la démonstration de leur incapacité à tenir le terrain.

Voilà ma conclusion et la conséquence qui s’impose est bien un retour de la gendarmerie dans ces zones perdues avant d’arriver à la nécessité d’y envoyer l’armée.

Les exemples du Nord de l’Afrique inspirent sûrement nos gouvernants.

Savez-vous qu’un de mes camarades a dû quitter un office central pour s’être amusé à faire une statistique du travail fait par les gendarmes de son office et la comparaison avec le travail fait par les policiers ?Ses conclusions n’ont pas fait plaisir………

Oui le tout police n’est pas la solution.

Pour preuve cette splendide intervention des Gendarmes à proximité du Pont de Millau.

Tout les ingrédients d’un bon film d’action étaient réunis. Les « méchants » lourdement armés circulaient avec des voitures rapides, une filature, un accident simulé pour faire ralentir les « méchants » et une intervention musclée pour ramener tout ce petit monde à un peu de raison.

Passons les détails, ils ont fait du beau boulot.

Mince doit-on se dire ailleurs, ils bougent encore !!!!!!

Ben oui, pas encore morts les pandores et leur machine est encore en état de fonctionner convenablement malgré les assauts du directeur de la Police, l’ami du directeur de la Gendarmerie, qui ne nous a toujours pas expliqué comment ils se procure les factures détaillées des téléphones portables de ses concitoyens quand la justice a besoin de réquisition pour arriver au même résultat.

Des hommes, par delà le mépris présidentiel pour tout ce qui n’est pas de l’Ouest Parisien, continuent à accomplir leur devoir dans ce pays où même les magistrats se mettent en grève.

Bien sur, je vous dois quelques références sur ce que j’avance.

M TEISSIER ( Président de la commission de la Défense à l’Assemblée Nationale ) :

« « « « Nombre d’entre nous ont été approchés par les syndicats de police, dont certains prônent la fusion entre police et gendarmerie. Pratiquement tous les députés sont très opposés à cette formule car très attachés au statut militaire de la gendarmerie. Ces prises de position syndicales ne font d’ailleurs qu’accroître le malaise et les craintes suscités par le rapprochement » » ».

M PECHENARD directeur de la Police : …………… « « « « Ces deux thèmes de la complémentarité opérationnelle des deux forces et de la cohérence de la politique de sécurité intérieure devraient alimenter les réflexions actuelles, bien plus que les spéculations sur l’affaiblissement de la spécificité militaire. Cette dernière ne doit pas être considérée comme une fin ; que sa justification opérationnelle disparaisse et elle disparaîtra elle aussi » » ».

On ne peut pas dire qu’il ne sait pas de quoi il parle.

Plus loin, il a bien dit que la police judiciaire devait être confiée uniquement à la police, mais nous l’avons mal compris : « « « «Les propos que j’ai tenus en ce qui concerne la police judiciaire ont été parfois déformés. » » » » 

Mais le député MENARD n’a pas mal entendu, lui :

« « « Certains des propos que vous avez tenus lors d’un séminaire de la direction centrale de la police judiciaire, le 27 janvier dernier, ont blessé nos amis gendarmes. Vous avez notamment évoqué les « pratiques proactives de la gendarmerie nationale ». Qu’entendez-vous par là ?

Vous avez également préconisé que les sujets du terrorisme et de la criminalité organisée continuent de relever « de la compétence exclusive de la direction centrale de police judiciaire et de la DCRI ». Cette position n’est-elle pas en contradiction avec la volonté de faire travailler les services en symbiose et d’en finir avec les prés carrés ? » » » » »

PECHENARD avoue ses faiblesses devant ses troupes pour justifier des dérapages. Il ne les regrette pas cependant : « « « Les propos que vous rapportez sont sortis de leur contexte. Lorsque je tiens un discours public, il m’incombe aussi de galvaniser mes troupes qui se font l’écho de problèmes qu’elles rencontrent avec la gendarmerie sur le terrain ; il m’arrive de trancher en leur défaveur mais je ne peux pas le faire systématiquement, surtout lorsqu’elles ont raison. » » »

Allons donc, propos de fin de banquets sûrement.

Les gendarmes sont des pollueurs : « Je ne voudrais pas que la gendarmerie vienne polluer des coopérations opérationnelles qui marchent à la perfection, notamment en ce qui concerne la lutte contre l’ETA. Nous travaillons excellemment avec nos partenaires espagnols qui ne doivent avoir comme interlocuteurs que la DCRI et la direction centrale de la police judiciaire. » » »

Et bien sur vous me permettrez de finir sur cette note de franche estime pour les gendarmes mobiles de la part du Directeur de la Police :

Député FOLLIOT : « « « S’agissant de l’emploi des forces mobiles, on remarque parfois que les CRS sont appelés pour les actions de faible intensité en semaine tandis que les gendarmes mobiles sont mobilisés pour les actions de plus forte envergure le week-end, sans parler de l’Outre-mer, compétence exclusive de la gendarmerie depuis une dizaine ou une quinzaine d’années. » » »

M PECHENARD : Chaque force a sa spécificité, les gendarmes mobiles étant plus « bloquants » et les CRS plus mobiles ; l’utilisation de l’une ou de l’autre force est laissée à la libre appréciation de chaque préfet. Les CRS travaillent d’autant mieux la nuit et le week-end que leurs heures supplémentaires sont intégralement payées et non récupérées. Les seules différences tiennent certainement aux exigences en ce qui concerne le cantonnement, les gendarmes acceptant des conditions de vie plus rudimentaires que les CRS. C’est sans doute la marque de leur statut militaire.

Mais je laisserai la conclusion au député FACON : « « « « J’ai trouvé assez choquant que vous disiez apprécier les gendarmes parce qu’ils travaillent le week-end et parce qu’ils se satisfont de conditions de casernement rustiques » » » » et au député BACQUET « « « Vous avez établi une distinction entre ceux qui dorment bien et sont payés plus quand ils travaillent plus et ceux qui ne touchent pas de rémunération supplémentaire, dorment par terre et sont prêts à partir faire la guerre. Je note que les premiers peuvent se permettre de contester quand les seconds doivent se contenter de l’inquiétude » » »

http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-cdef/08-09/c0809044.asp

Ne pensez pas Monsieur PECHENARD que nous pouvons oublier cette prestation. Elle fait date. Allez un petit dernier pour la route : On parle des CRS « « « « S’ils n’interviennent plus Outre-mer, c’est en partie en raison des conditions de casernement, mais aussi parce qu’en 1967 les opérations de maintien de l’ordre avaient fait plusieurs morts. Pour le maintien de l’ordre, le statut militaire de la gendarmerie constitue incontestablement un avantage. » » » »

L’avantage d’aller se faire tuer, de ne rien dire et de passer après les autres. Bien compris, Monsieur.

Source: lagrognegend

Cet article a 2 commentaires

  1. G. Tell

    Y’a rien d’autres à dire actuellement que cette monopolisation de la tribune par Jacques Mestries ???
    Ils vont encore défiler avec leurs véhicules de service ? Ou encore des lettres anonymes ? Pour les épouses dans la rue, ils ont déjà commencé à Rennes !
    Moi ce que je constate, c’est que le WE, on peut toujours aller sonner à la gendarmerie, c’est toujours dans le village d’à coté que se tient la permanence…
    Les gendarmes ont perdu leurs valeurs et préfèrent verbaliser à outrance, allant maintenant jusqu’à se cacher pour mieux piéger les automobilistes dans des zones sans danger.
    Alors vous pouvez toujours y aller M. Jacques Mestries, vous n’êtes pas là de nous tirer des larmes…
    Quand on sème le vent…

  2. Hirondelle

    Poursuivez votre démonstration et indiquez quelles autres représentations de l’Etat sont à même de répondre, le week end, à une quelconque de vos sollicitations ?
    Accomplissez vous toujours vos missions en parfaite union avec votre vision des choses ?
    Quant au défilé en véhicule de service, une démonstration médiatique et bonne enfant ignorée de personne, qui n’offre aucune commune mesure avec la démonstration de régiments et de généraux au plus fort de la guerre d’Algérie !
    Je ne suis pas convaincu que les gendarmes aient perdu leurs valeurs … pas plus que les militaires qui ont profité des avancées nées des revendications exprimées par les  »pandores ».

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