Les conditions d’attribution des décorations suscitent de légitimes désapprobations dans les rangs.
Pour autant, est-il opportun d’effectuer une comparaison entre deux sous-officiers sur la base d’un certain nombre de critères qui ne reflètent qu’un parcours de carrière et non les mérites de chacun ?
C’est ainsi que pour appuyer la démonstration le scripteur mentionne entre parenthèses, sergent, à la suite du grade de gendarme. Ensuite il compare le nombre : de séjours Outre mer, de participation OPEX, de décorations.
Il m’apparaît insidieux d’assimiler un gendarme à un sergent et surtout irrespectueux des lois.
En effet, « Gendarme » est à la fois un terme générique représentatif d’une profession et un grade qui n’a pas d’assimilation possible avec celle de sergent sauf au niveau du galon.
Les fonctions et responsabilités ne sont pas les mêmes, les qualifications non plus et encore moins la limite d’âge.
Enfin, un bon nombre de gendarmes a le cursus souhaité pour prétendre à une carrière de gradé sans pour autant l’entamer : c’est une affaire de choix personnel.
Pour ce qui concerne les séjours outre mer, les conditions d’affectation et de durée du séjour sont différentes des autres armées et ne permettent pas une même vitesse de rotation.
La participation de la gendarmerie aux OPEX rapportée aux effectifs engagés, les critères de sélection au niveau technique ou linguistique ne facilitent pas une multiplication de ce type de mission pour un personnel de la gendarmerie.
Une récente réforme des conditions d’attribution de certaines décorations devrait permettre d’afficher mieux les récompenses attribuées au gendarme qui sont le plus souvent exprimées par des lettres de félicitation ou des témoignages de satisfaction : élément non quantifié dans le comparatif.
Mon vécu au sein de cette belle institution m’a permis de constater que les gendarmes, de ce grade, ne sont pas légion à avoir la M.M avant la fin de leur carrière et expriment eux aussi de durs ressentiments.
Il est difficile de comparer ce qui n’est pas comparable.
Il conviendrait de savoir combien de M.M sont attribuées annuellement à chaque armée et proportionnellement à ses effectifs pour mesurer une partie des réalités.
Ce problème est récurrent au niveau des réserves … C’est ainsi que pour l’ONM, l’insuffisance des mémoires de proposition de la Gendarmerie pour ces personnels l’a conduit cette année au moins à abandonner une partie de son quota au profit des autres armées !
Les mécontents d’un côté auront fait des heureux d’un autre. Ainsi va la vie !
Lire également :
Un même ministère mais deux poids deux mesures