M. le président. La parole est à M. Philippe Folliot, pour le groupe Nouveau Centre.

M. Philippe Folliot. Monsieur le ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration nos concitoyens sont très attachés à la sécurité, fonction régalienne de l’État, car elle les touche tous au quotidien.

L’adaptation des moyens aux besoins, y compris dans ce domaine, est une ardente obligation à laquelle nous devons tous souscrire. Toutefois, lorsque l’autorité de l’État est ouvertement défiée et bafouée par des arrêts de travail plus ou moins larvés émanant d’agents de la fonction publique soumis à un statut spécial et qui s’engagent formellement à ne pas faire grève, comme cela vient de se produire au sein la police, dans les compagnies républicaines de sécurité, cela heurte profondément l’opinion.

Où va-t-on ? Où est le respect des principes républicains ?

Au-delà du caractère spectaculaire d’une mise en scène visant à défendre des intérêts purement catégoriels, le signal transmis nous semble particulièrement inquiétant. Comme mon collègue Jean-Christophe Lagarde et moi-même l’avons maintes fois exprimé dans cet hémicycle, nous croyons qu’il faudra avoir un jour le courage de territorialiser les CRS en unités spéciales, en particulier dans les banlieues difficiles, pour apporter hommes et moyens là où d’immenses besoins se font sentir.

La révision générale des politiques publiques concerne aussi la police ; tous les spécialistes et toutes les personnes avisées savent que c’est la seule solution pour dégager de nouveaux moyens permettant de mieux assurer la sécurité quotidienne de nos concitoyens.

Parallèlement, il faut, bien entendu, cesser de dissoudre des escadrons de gendarmes mobiles et leur confier la totalité des opérations de maintien de l’ordre qu’ils assurent avec compétence et efficacité, et à un coût plus raisonnable.

Monsieur le ministre, pouvez-vous nous préciser les axes de votre politique en la matière ? (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration.

M. Brice Hortefeux, ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration. Monsieur le député, le Président de la République nous a confié une mission simple : assurer la sécurité, la protection et la tranquillité de nos concitoyens. Cela suppose des adaptations, lesquelles passent concrètement par un peu moins de policiers et de gendarmes affectés à des missions de maintien de l’ordre, parce que les besoins en la matière ont diminué au cours des trente dernières années, et simultanément par davantage de policiers et de gendarmes affectés, par redéploiement, à des missions permanentes sur le terrain de la sécurité publique. Rien de plus, rien de moins.

M. Patrick Lemasle. Il y a moins de policiers et de gendarmes qu’avant !

M. Brice Hortefeux, ministre. Pour ce qui est des 14 000 fonctionnaires qui composent les compagnies républicaines de sécurité, des évolutions d’effectifs sont prévues qui concernent environ un millier de personnes. J’ai décidé d’affecter l’équivalent de deux compagnies, soit 280 hommes, sur le terrain de la sécurité publique. Cette proposition a été présentée, discutée, partagée et approuvée par la totalité des organisations syndicales. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC. – Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

S’agissant des 13 500 gendarmes des escadrons dont vous avez parlé et auxquels je vous sais très attentif, un dispositif analogue a été mise en place, portant sur des volumes comparables. J’ai demandé au directeur général d’être particulièrement attentif à la situation individuelle des gendarmes et de leur famille.

M. Patrick Lemasle. Vous réduisez les effectifs !

M. Brice Hortefeux, ministre. Nous demandons à la police et à la gendarmerie des efforts équivalents. Je comprends le sens de votre proposition, mais je précise que l’adaptation mise en œuvre a pour objectif de rendre toujours plus efficace et plus performante l’action de nos forces de sécurité au service de la protection de nos concitoyens. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Source: Assemblée nationale

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