Hier encore, le Président de la République, la tête baissée, la voix grave évoquait l’assassinat de cette jeune fille en Bretagne par une personne qui semble être un récidiviste.
Il revenait ainsi sur un sujet majeur de sa dernière campagne présidentielle. Nous nous souvenons tous des promesses faites, des paroles fortes et déterminées.
Il faut comprendre que notre Président dresse lui-même le constat de l’impuissance publique en face de la délinquance. Cette impuissance publique, c’est la sienne. Il le constate lui-même.
Vont-ils raisonner simplement face à un problème complexe ?
Pas gagné, ils sont tous prisonniers d’une pensée figée.
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Dimanche dernier, j’ai entendu à la radio une conversation complètement surréaliste.
Notre bon Laurent Baffie recevait un artiste qui avait une expérience certaine des prisons de notre République, mais aussi des prisons teutonnes.
Le second expliquait que nos prisons c’était de la rigolade, que personne n’ en avait peur. Notre comique complètement pris au dépourvu, insistait sur la lourdeur de la simple privation de liberté et contredisait ainsi son interlocuteur avec fermeté. L’artiste expliquait qu’en Allemagne la promenade du matin était à 06 heures et qu’il avait une visite une fois par mois. Il ne veut pas retourner dans les prisons Allemandes.
Baffie était complètement secoué par les affirmations de son invité. C’était parfaitement audible. Il n’en croyait pas ses oreilles. Il était complètement dépassé par ce qu’il était obligé d’entendre et surtout laisser passer cela au grand public dans une radio nationale.
Il refusait et refuse cette vérité. Il n’y avait plus rien de raisonnable et d’intelligent dans mon bon Baffie, mais un dogme, une vérité révélée indiscutable.
Dans son milieu, celui où pour exister, pour avoir une place sur la scène publique, il faut avaler et reproduire une pensée toute faite il n’est pas possible de laisser dire par un témoin direct que l’on se trompe.
Tout un mode s’écroule.
Tout comme tout un monde s’écroule aux yeux de nos élites quand le peuple Tunisien dit « stop ». Les avez-vous vus tous il y a deux semaines. Je ne connais que Mermet, celui des après-midi de France Inter ( Là-bas si j’y suis ) qui disait les choses sur le régime Tunisien, et cela depuis longtemps.
Il en est de même pour la délinquance, ses causes, les causes de la réitération des infractions. Nos élites doivent découvrir tout un monde qui leur est encore inconnu mais qu’ils expliquent avec la lecture de deux ou trois bouquins vaseux ou la diffusion d’une ou deux chansons inaudibles non par la complexité du texte, mais par la pauvreté intégrale de ces œuvres.
Avec Baffie, je me retrouvais propulsé en 1981 au moment de la grâce de Roger Knobelspiess par Mitterrand, le Roger du chef d’œuvre « Quartier de Haute sécurité », et la négation de la suite en 1987 de l’arrestation en flagrant délit de ce symbole de l’erreur du système judiciaire, chouchou des bobos pour un braquage à la Banque populaire de Thuir dans les Pyrénées- Orientales. Jusque là il était de bon ton de s’afficher à ses côtés. Après, ce fut un peu la débandade. Courageux mais pas téméraire, faut pas déco….. quand même !!
Le président de la République tombait des nues hier, comme Baffie dimanche.
Vont-ils faire leur révolution intellectuelle ? Je dis au premier de ranger dans sa bibliothèque ses idées d’avocat d’affaires, celles de ses amis artistes et au second de franchir le boulevard périphérique.
Les critiques sont faciles, c’est vrai et sans proposition, on se retrouve dans le débat stérile d’une campagne électorale.
Aujourd’hui grâce aux articles 132-2 et suivants du code de procédure pénale, vous pouvez commettre tous les crimes que vous voulez, tant que vous n’êtes pas pris vous ne risquez d’être condamné que pour la plus grave.
Ce n’est pas précisément cela. Vous serez condamné, mais n’effectuerez que la peine la plus importante. Toutes les autres infractions passent aux oubliettes, en pertes et profit disent les commerçants.
Cela s’appelle le concours d’infraction. Il est associé à la règle de non cumul des peines.
A ne pas confondre avec la récidive qui ne prend ses effets qu’après une condamnation définitive, et encore.
Conséquence immédiate et directe de cette règle, par le jeu des remises de peine. Un délinquant condamné par exemple à une fois dix ans, une autre quinze et une autre vingt se retrouvent dans la rue au bout de dix ans.
Par quelle magie ?
Condamnés en fait à 45 ans d’emprisonnement, seule la peine la plus importante est effectuée. Par le jeu des remises de peines automatiques et de la liberté conditionnelle, il ne fera que 10 ans de prison.
Pourquoi se gêner alors tant qu’on n’est pas pris.
Combien de femmes et d’hommes ont-ils payé de leur vie ce principe de notre droit.
Le peuple ne comprend plus. Pourtant la justice est rendue en son nom.
Ne pensez pas une seconde que la règle de non cumul soit ignorée par les délinquants. Ils la connaissent, l’apprennent très tôt et savent que de toutes façons, s’ils se font prendre ils ne paieront que pour une seule infraction.
Ce que je propose, c’est de mettre de côté avec force publicité le principe du concours d’infraction pour que le message passe.
« Vous paierez pour chacune des infractions que vous commettez ».
De fait les remises de peines abondantes perdent beaucoup de l’effet pervers de leur automaticité .
La situation change dans l’exemple que je vous ai donné. 10 + 15 + 20 = 45 ans. Libération possible à moitié de la peine soit 22 ans.
La différence est sensible.
J’entends les tenants des balades en cyclo-cross dans….
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