Lettre ouverte au Chef d’état-major de l’armée de terre

Les épouses du 43ème BIMa

Monsieur le Chef de l’état major des Armées

Sachant que nous allons avoir prochainement votre visite au sein du 43ème BIMa et compte tenu de la situation, nous vous adressons aujourd’hui ce courrier afin d’être sûres qu’aucun général ne viendra faire obstacle à ce que nous avons à vous dire.

Nous, les épouses du 43ème BIMa venons d’apprendre officiellement la triste nouvelle de notre renvoi en France.

A cette annonce, nous disons NON ! Beaucoup de questions se posent aujourd’hui.

Pourquoi n’avons nous jamais été une seule fois consultées de notre avenir ? Pourquoi depuis les évènements du mois de novembre, la politique de la langue de bois est reine au sein de la force Licorne ? Pourquoi la situation aussi calme en Côte d’Ivoire nous force-t-elle à partir alors que les pays voisins en pleine crise ne font aucun objet de rapatriement de famille ? Pourquoi les familles résidant à l’ambassade de France ne sont-t-elles pas dans notre cas et pourquoi avons nous déjà une information comme quoi elles viendraient prendre nos logements ? Pourquoi le général Poncet a t’il refusé que les familles participent au coquetel le jour de votre dernière visite du mois de décembre 2004 ? Pourquoi le colonel De Revel n’est plus dans la possibilité de commander son bataillon car toutes décisions de sa part sont mises en échec par le général ? Pourquoi sommes nous toujours en stade orange (qui est un niveau d’alerte sensible, horaires et déplacements limités) mais qu’il a fallu garder ce stade tout en facilitant les sorties de quartier libre du PCIAT, alors que l’ONUCI, l’ambassade et les GTIA sont en stade vert depuis décembre ? Pourquoi nos maris, les soldats de la force licorne et nous même devons-nous respecter le règlement et les consignes militaires alors que le général Poncet se fait un plaisir d’outre passer ces règlements et ces consignes ? Pourquoi certaines catégories de la force Licorne ont tous les droits dans des sorties de quartier libre qui sont supposées être des missions ? Pourquoi des notes de service du PCIAT ont-elles été rapidement modifiées juste avant votre arrivée ? Pourquoi depuis décembre, entendons-nous dire que les officiers supérieurs du PCIAT n’acceptent plus leurs logements de troupes en OPEX et que par jalousie ils cherchent à récupérer nos villas ? Pourquoi y a-t-il eu autant d’officiers supérieurs arrivés au sein du PCIAT après les évènements ? Pourquoi devons nous être victimes des caprices d’un général et de son incivilité à l’égard des personnels aussi bien civils que militaires ? Pourquoi nous annonce t-on seulement aujourd’hui notre retour alors qu’il est prévu soi-disant depuis décembre 2004 ? Pourquoi le premier combat du général Poncet avant sa prise de commandement était déjà de faire partir les familles de la Côte d’Ivoire (SIC) ? Pourquoi avoir promis des privilèges sur nos futures affectations (premier ou deuxième choix) alors qu’aujourd’hui nous constatons que les premières mutations qui arrivent ne correspondent pas aux promesses qui ont été faites ?

Voyez vous Monsieur le Général après toutes ces questions, vous n’aurez aucune peine à comprendre notre désarroi et notre colère par rapport à la situation actuelle, intérieure et extérieure.

La politique depuis un an n’est que mensonges et hypocrisie et à entendre nos maris, eux même ne savent plus vers qui se tourner, tant dans la vie militaire que dans son règlement.

C’est pourquoi nous attendons impatiemment votre venue, nous avons encore bien d’autres questions qui restent sans réponse et souhaitons que cet entretien se fasse à huis clos
Notre volonté qui est devenue combat reste bien de finir notre séjour en famille et nous avons toujours espoir en un revirement de décision.

Nous vous remercions de l’intérêt que vous pourrez porter à nos inquiétudes et nous voulons que vous sachiez que nous ne sommes aucunement décidées à sacrifier nos familles, nos maris et notre avenir à cause d’agissements beaucoup trop personnels et non pour notre bien, de la part de nos diplomates et hauts gradés militaires.

Nous vous prions, Monsieur le Chef de l’Etat Major de l’Armée de terre, l’expression de nos considérations distinguées.

Les épouses du 43ème BIMa

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