Je ne reviendrai pas sur les épisodes de la saison 1 du feuilleton Matelly, mais je vous annonce pour bientôt en exclusivité sur vos médias favoris la saison 2.
La saison 1 se terminait par la réintégration de l’enfant terrible ou du fils prodigue dans la maison qui n’a jamais cessée d’être aussi la sienne.
Mais un autre aspect ne doit pas échapper à notre attention.
Le fils prodigue a été chassé du logis à la suite d’une « sanction manifestement disproportionnée ».
Ce point mérite d’être commenté, car non seulement il sous-entend une erreur de jugement extrêmement grave pour des gens à qui la force publique est confiée, mais elle constate un renoncement avec les valeurs traditionnelles d’une arme lui avaient permis de traverser les siècles dans un pays pourtant sujet à des crises profondes.
Erreur de jugement, disproportion, exagération, tout cela ne sont que des synonymes de « disproportionné », mais nous pouvons également y ajouter : abuser, dépasser les bornes.
Ce reproche non dissimulé prononcé par la plus haute juridiction administrative s’adresse ni plus ni moins au chef militaire de 75 000 soldats de tous grades chargé de la paix publique et de la sécurité des citoyens de ce pays.
Mais, par delà la direction de la Gendarmerie, c’est bien le Ministère de la Défense qui est visée par ce jugement de valeur et mais aussi au Ministre de l’Intérieur.
Ainsi nos ministres abusent de leur pouvoir, pour prononcer contre l’un de nos concitoyens, militaire fut-il, une mesure condamnable d’exclusion qui a plongé le sieur Matelly dans un état mental qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques ; son dernier livre en témoigne .
Avaient-ils fait le pari de cette sortie de crise là, nous ne le sauront jamais.
Mais nous dit-on ce dossier a été piloté par le pouvoir suprême. Dans tous les cas le décret annulé est bien présidentiel. Doit-on reporter la responsabilité jusque là ? Nous y sommes bien obligés, mais cela ne déresponsabilise en rien les autres acteurs de cet abus de pouvoir.
Une mécanique destructive a été mise en place. Elle ne s’adressait qu’à un seul homme certes, mais une mécanique destructrice a été mise en place.
Comparons cela à un train qui conduit un homme sur la route du déshonneur.
Les cheminots préparent les machines :
Les acteurs les plus modestes se retrouvent au Conseil d’Enquête qui a souhaité manifestement l’exclusion abusive de MATELLY. Des officiers supérieurs, des gens cultivés, formés dans notre pays, fiers de leur tenue et de tout ce qu’elle représente de modération, de jugement avisés et d’application mesurée de la force, prononcent la sanction.
Comment cela se fait-il autrement que par l’exécution d’un ordre manifestement illégal. Cependant la décision est prise et nous souhaiterions tous que MATELLY ait à témoigner sur le déroulement de ce conseil d’enquête, que ses juges apportent leur vision et se justifient, justifient leur erreur manifeste constatée publiquement.
Y aura-t-il des responsables ?
La décision prise, le chef de train annonce le départ imminent.
La direction de la Gendarmerie prépare le dossier et le transmets aux deux ministères de tutelle.
C’est à ce moment là que les rouages modérateurs doivent intervenir, que le pouvoir militaire doit toucher ses limites.
Les aiguillages sont vérifiés une nouvelle fois pour s’assurer que la destination « déshonneur » est bien celle de ce train là. Une fameuse affaire du début du 20ème siècle est à l’origine de ces vérifications de dernière minute. Elle est obligatoire car dans notre pays, aucun pouvoir ne peut ou ne pouvait attenter gratuitement à l’honneur d’un citoyen.
Dans le meilleur des cas, peu concerné par les valeurs de la Gendarmerie le ministre de l’Intérieur accepte la décision.
Le ministre de la défense, son cabinet, l’Etat major confirment le dossier ne se doutant pas un seul instant que par là-même, ils condamnent la parution du livre du Général De Gaulle dans les années 30.
Leur message est clair, un militaire ne peut pas penser mais s’il est autorisé, voire encouragé à donner un avis flatteur des décisions de ses chefs, il ne peut pas donner d’avis contraire.
Nous constatons un vrai recul dans la pensée militaire à l’occasion de l’affaire Matelly.
Le chef de Gare siffle le départ.
Le président de la République signe le décret de radiation de Matelly.
Le dernier garde-fou à sauté. Il n’a pas fait son œuvre.
Incompétence des conseillers, confiance aveugle dans une armée qui n’aime pas le contrôle ? Nous ne saurons pas, mais il est envisageable d’imaginer que la mise en route du train du déshonneur ait été décidée là et pas ailleurs.
Cela peut-être l’explication de la mollesse des intermédiaires dans la sagacité dont ils auraient dû faire preuve.
Mais en aucun cas, dans une démocratie cela ne doit constituer la moindre excuse sans renoncer à toute valeur de la loi, à toute efficience d’une organisation. C’est en cela la seule justification du pouvoir de citoyens sur d’autres.
Nous le savons, l’exclusion de Matelly n’avait pour objet que de faire tranquillement de la Gendarmerie une force complémentaire à la Police Nationale et prévenir toute autre critique par un exemple significatif.
Le prix : l’honneur d’un homme au moins.
A l’occasion de la loi sur la Gendarmerie, le pouvoir a gommé toutes les références de cette arme. Je vous rappelle ses principes ancestraux d’exécution : Aider, secourir, protéger prévenir et réprimer.
Un trait a été tiré sur tout cela.
C’est cela dont Matelly craignait la disparition. C’est cela qui a disparu depuis l’arrivée de la Gendarmerie au ministère de l’Intérieur pour adopter les principes appliqués par la police Nationale. Une seule et même police dans ce pays, une police sans contrôle possible tenant tous les rouages du renseignement et toutes les forces de paix publique et de sécurité.
La main dans le pot de confiture « c’est pas moi »
Mais comme des enfants qui ne veulent admettre leurs erreurs, qui n’entendent pas prendre la moindre part de responsabilité, à la suite de la décision d’annulation du Conseil d’Etat, le directeur de la Gendarmerie, le Général MIGNAUX, veut sa punition pour Matelly.
Honneur et Patrie sur le drapeau des Gendarmes, des vrais, de ceux qui y croient, de ceux qui meurent pour ces deux mots ; honneur et patrie, mais aussi justice, compréhension, mansuétude et seulement après répression. Voilà le métier que les Gendarmes veulent faire, voilà le métier qu’on veut leur empêcher de faire.
Monsieur le Général MIGNAUX, Honneur et Patrie.
L’ erreur est patente, publique…………
Les hommes et femmes de cette arme se reconnaissent-il dans cette direction là de la Gendarmerie Nationale Française ?
L’affaire Matelly est une affaire d’ETAT. Elle l’est par la mécanique mise en place pour déshonorer un homme droit et juste. Un homme qui a agit avec honneur et dans lequel la majorité des Gendarmes se reconnaît.
C’est une affaire d’ETAT car une commission ( tribunal ) a condamné de façon douteuse, car des Etats-Majors n’ont pas évalué la situation, car des ministres de la République et un Président ont écrasé injustement un concitoyen.
Tout cela a un petit air des condamnations à mort pour l’exemple dans les années 1917, rien de moins.
Cela est une affaire…
Lire la suite sur le blog « La grogne dans la gendarmerie » en cliquant [ICI]
Cet article a 3 commentaires
Pour se reconnaitre dans le comportement de monsieur Matelly, il ne faut pas avoir un esprit militaire.
Ce parvenu ne fait que profiter de son statut pour cracher dans la soupe. il revendique un état de chercheur (mais qu’a-t-il trouvé jusqu’à présent ?) tout en s’accrochant à des privilèges que son travail ne peut en aucun cas justifier.
Regardez dans la rue M. Matelly, la France se tamponne de vos états d’âme à cent balles, ses soucis sont bien plus importants et bien plus nobles.
Honte à tous les syndicalistes de bas étage qui cautionnent ce comportement !
Ce site devient bien décevant. Vous vous égarez messieurs.
Vous arrive-til de vous souvenir de votre foi en notre beau métier ? Auriez-vous accepté, il y a seulement trente ans, le centième de ce que vous écrivez aujourd’hui (impunément , comme c’est facile avec la retraite qui tombe !) ?
Les délires que je lis ici de jour en jour virent maintenant à la pathologie profonde, à une fuite en avant. Toujours plus, toujours plus…
Relisez vos lettre de jeunes militaires péchus et motivés, ayez le courage de rouvrir vos albums photos, ceux de l’époque où l’institution était fière de vous. L’amertume et l’aigreur déforment votre jugement. Vous avez perdu votre âme. Vous ne représentez plus que les « commandos basket » dont vous avez décrié le comportement pendant des décénnies. A quelques exceptions près, vous ne défendez plus que les ratés, les aigris et les mauvais.
Votre plus grand crime est d’entrainer les plus faibles, qui sont aujourd’hui légion, et que vous avez pourtant méprisé pendant des années.
Puissiez-vous un jour vous retrouver, reprendre conscience de la réalité et cesser de salir l’uniforme que vous avez porté.
L’Adefdromil publie ce commentaire, car il est caractéristique de la « pensée figée ».
Lorsqu’on refuse l’évolution de son temps, lorsqu’on veut désespérément revenir en arrière, c’est ce qu’on appelle de la Réaction.
Ce Monsieur qui n’a pas jugé utile de signer son commentaire est un réactionnaire. Il y en a beaucoup parmi les retraités militaires.
Rappelons simplement que nos engagements pour les valeurs de la République, notre volonté de progrès ne contredisent en rien notre passé et notre vocation.
Les temps ont changé. Faute de participer au débat républicain, l’armée ne sera plus rien. Elle sera même moins que rien.
Non seulement, nous avons le droit de parler, mais pour nous, c’est un devoir.
C’est vous qui n’êtes pas dans la réalité, cher Monsieur, mais dans le passé.
Adieu!
Pour commencer cet article est signé – suivez les liens –
Les insultes et jugements de valeur, je vais laisser de côté.
Pas de leçons à recevoir d’un anonyme sur la façon de servir son pays.
Il est clair que lorsque les arguments manquent, on redescend au raz des pâquerettes.
Nous ne pouvons que remarquer qu’il s’agit d’un procédé habituel dans les ministères :
« » » » » » »Comme je suis le plus intelligent parce que le plus gradé, celui qui n’est pas d’accord est un imbécile ou un traitre. « » » » » » » » » » »
Je suis donc un imbécile tout comme les ministres qui ont sifflé la fin de la partie.
Je crains que dans cette histoire, ce soit toute la classe d’officiers généraux qui en ait pris un coup dans leur prestige. C’est à dessin que j’ai conclu l’article par une référence à un autre général, de façon à recentrer le débat sur le comportement de certain, et pas de tous.
La pensée figée est celle de celui qui ne veut pas regarder les choses en face.
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