Discriminations présidentielles au Pays des droits de l’homme !

Une fois de plus l’attitude de nos chefs aux plus hauts échelons marque d’une pierre noire notre institution.

J’avais souligné dans un article récent que dans l’échelle de valeur de la société nous ne risquions plus de tomber de bien haut et voilà qu’à la triste occasion des obsèques de nos camarades, cette réalité nous a vivement giflé une nouvelle fois. Pour les deux sous-officiers déjà titulaires de la médaille militaire, attribution de la Légion d’honneur, pour les sept autres militaires, pas de reconnaissance nationale puisqu’ils se sont vus conférer la médaille militaire. Pourtant, ils sont tous décédés dans les mêmes circonstances à Bouaké, en Côte d’Ivoire.

Ce n’est pas que l’on ne veuille pas partager le privilège de porter, même à titre posthume, cette prestigieuse décoration avec les militaires du rang, mais il me semble, et ce sans dévaloriser l’une par rapport à l’autre, que dans ce cas bien précis, la plus haute des reconnaissances s’imposait.

Si le chef des armées n’est pas en mesure de concilier ce qu’il dit et ce qu’il fait, il devrait s’abstenir de dire avant de faire et garder sa langue de bois pour le seul domaine de la politique politicienne. Mais peut être que tout cela n’est du qu’à une regrettable affaire de chiffres? Si au lieu de neuf, nous en avions sacrifié onze, peut-être que nos camarades auraient eu « la rouge »? Il est vrai que le match contre la Côte d’Ivoire n’est pas encore joué et que nous n’avons peut-être pas encore gagné la finale. Reste à savoir également si nous aurons assez de remplaçants pour terminer la partie.

Citoyens de seconde zone nous sommes et citoyens de seconde zone nous resterons, tout du moins tant que nous n’aurons que nos chefs pour nous défendre ou tout simplement veiller à ce que notre droit à la dignité soit observé.

Malheureusement, et ce n’est pas le nouveau statut qui va changer la donne, nous sommes condamnés à rester à la merci de nos chefs et comme nous sommes déjà à leurs ordres, çà ne devrait pas trop leur compliquer la tâche.

Contrairement aux autres catégories de citoyens, nous n’avons rien pour exprimer librement notre colère, fût-elle légitime et justifiée comme dans les cas flagrants de trahison. Nous avons beau être dans la mouise , nous n’avons pas de fumier à déverser devant la préfecture. Nous ne pouvons pas bloquer les routes de France non plus, pour cela il faudrait déjà que nous ayons suffisamment de véhicules en état de rouler jusqu’aux points stratégiques.

Et puis, comme la plupart des actions sont entreprises en catimini et de préférence pendant les vacances ou entre deux fêtes, nous nous retrouvons devant le fait accompli et finalement tout le monde oublie ! Dans ce domaine, nous sommes doublement pénalisés, car il ne faut pas oublier que dès lors qu’il s’agit de pourvoir au renflouement des caisses de l’Etat, nous redevenons soudain et comme par enchantement des citoyens à part entière avec le même privilège de mettre la main à la poche comme les autres, même si notre Sécu à nous n’a pas été « dévalisée » par des abus en tous genres pour ne parler que de la CSG.

Depuis des années nous devons faire toujours plus avec toujours moins de moyens et surtout avec des soldes à la traîne pour les gens d’active et une pension gelée pour nos retraités qui ne sont pas mieux considérés après qu’avant. Le tout sous couvert d’ « instances de consultation » dans une ambiance très démocratique de « cause toujours ».

Mais attention !

Ce n’est pas parce que vous nous avez tanné la couenne pendant des décennies, qu’il faut continuer à nous prendre pour des jambons. De ce point de vue, Il serait fort utile de se re-pencher sur l’histoire de France pour se rappeler qu’il n’est jamais bon d’acculer les gens au désespoir.

Major CAMBRONE

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