Armée de terre : la femme au fusil (Par Jean-Charles Galiacy – sudouest.fr)

La gent féminine se militarise. Une recrue sur dix est une femme dans le Gers.

Elle ne s’est pas engagée pour la popote. Et ne rechigne pas à manier les bastos. Caroline Tourneur, 19 ans, a signé, hier matin à 8 h 30 pétantes, son contrat d’engagement dans l’armée de terre. Elle vient grossir les rangs du PMF (personnel militaire féminin) et sera peut-être l’une de celles qui gueulera, à gorge déployée, dans quelques semaines : « C’est la fête du slip. » Traduction militaire-civil de « c’est le bazar ».

Le buste droit, les cheveux longs noués, la poitrine camouflée sous un épais manteau, Caroline vit son drôle de rêve : intégrer l’armée. Porter le treillis, user de la gâchette, se lever très tôt, faire son lit au carré… « J’ai besoin de discipline, de rigueur, livre la demoiselle. C’est un métier en accord avec mes principes. La défense de son pays, cela a un sens. Et cela va dans le sens de mon épanouissement. »

L’armée de mères

Dans le département, l’année dernière, sur la trentaine de recrues, trois étaient des demoiselles. Depuis quelques années, les chiffres sont en augmentation.

« Notre travail consiste à bien les avertir sur la rigueur et la disponibilité qu’implique un tel engagement, explique l’adjudant-chef Laurent Dauphin, du centre d’information et de recrutement des forces armées du Gers. Nous recevons notamment des mères de famille. Il faut surtout les aviser sur les stages et les missions qui les éloigneront de leur enfant. On gratte un petit peu, on pique là où ça fait mal pour qu’elles soient sûres de leur démarche. »

Hier, Caroline, petite fille de village résidant à Laguian-Mazous, a donc officialisé sa vocation à devenir soldat, en compagnie de cinq jeunes mâles, le cheveu taillé court. Dans un univers encore largement peuplé majoritairement d’hommes, son fort taux de progestérones détonne.

« Un peu plus compliqué »

« C’est toujours un peu plus compliqué pour une femme, dit l’ancienne scout. Physiquement, les hommes vont être meilleurs en pompes, en tractions. Mais je n’irais pas jusqu’à me tondre la tête comme un mec. Je suis une fille avec d’autres qualités. »

Elle a appris à tirer au fusil toute petite, a rarement manqué un défilé du 14 Juillet à la télévision et s’éclatait davantage à construire des cabanes qu’à coiffer des poupées de plastique. Presque un cliché. Et pourtant. « L’armée, ce n’est pas une perte de féminité, répète-t-elle. Quand on revient dans le civil, on est souvent plus coquettes que les autres. »

Surtout, elle garde de l’ambition. Après avoir échoué dans sa préparation militaire au lycée La Flêche, dans la Sarthe et ainsi manqué son entrée à Saint-Cyr pour devenir officier, la demoiselle…

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