Programme d’adaptation à la limitation des expérimentations nucléaires.

Question écrite N°48723 de M. Rivière Jérôme (Union pour un Mouvement Populaire – Alpes-Maritimes) publiée au JO le : 19/10/2004 page : 8038.

M. Jérôme Rivière appelle l’attention de Mme la ministre de la défense à propos du programme d’adaptation à la limitation des expérimentations nucléaires (PALEN). Ce programme fut lancé en 1991 par la direction des applications militaires du CEA et il est devenu prioritaire en 1996 à la suite de l’arrêt des essais nucléaires. Il prévoit entre autres la construction d’un laser de puissance mégajoule situé au centre d’études scientifiques et techniques d’Aquitaine du CEA au Barp (33) d’ici à 2008. Il lui demande de faire le bilan de l’avancement des travaux qui ont d’ores et déjà été effectués sur ce projet.

Réponse publiée au JO le : 21/12/2004 page : 10236.

La direction des applications militaires du commissariat à l’énergie atomique s’est préparée dès 1991 à l’arrêt des expérimentations en proposant le programme PALEN (programme d’adaptation à la limitation des expérimentations nucléaires) qui comportait deux volets : la mise au point de filières d’armes robustes et le passage à la simulation. Ces deux volets ont fait l’objet d’expérimentations lors de la dernière campagne d’essais nucléaires entre 1995 et 1996. Des formules d’armes robustes, dont le comportement est peu sensible aux variations technologiques, ont pu ainsi être validées et de nombreuses données techniques et scientifiques ont été collectées dans le cadre du développement de la simulation. La France a signé le traité d’interdiction complète des essais nucléaires en 1996. Elle a ainsi renoncé de manière définitive à recourir aux expérimentations nucléaires. Désormais, le programme simulation mis en oeuvre par la France est développé pour apporter la garantie de la fiabilité et de la sûreté des armes françaises actuelles et futures. Les deux principaux moyens expérimentaux utilisés dans le cadre de ce programme sont la machine radiographique AIRIX, pour la visualisation détaillée du fonctionnement hydrodynamique de l’amorce, et le projet laser mégajoule (LMJ), pour l’étude notamment des phénomènes thermonucléaires. L’installation AIRIX, implantée au polygone d’expérimentation de Moronvilliers, près de Reims, est opérationnelle depuis la fin de l’année 2000. Elle est actuellement utilisée de manière nominale, en particulier pour le développement de la future tête nucléaire aéroportée. Le projet LMJ recouvre pour sa part deux investissements majeurs sur le site du centre d’études scientifiques d’Aquitaine près de Bordeaux : la ligne d’intégration laser (un prototype constitué de 4 faisceaux laser, actuellement en cours d’exploitation) et le laser mégajoule qui sera constitué de 240 faisceaux laser. Les premiers travaux du bâtiment LMJ ont commencé en juin 2003, la livraison du bâtiment complet étant prévue pour la mi-2007. L’installation du premier faisceau laser LMJ aura lieu à la fin de l’année 2006. La mise en fonctionnement des 240 faisceaux du LMJ est prévue pour le début 2011. L’intégration de modèles physiques plus réalistes et plus précis nécessite par ailleurs des calculateurs de plus en plus puissants. La puissance des machines doit être suffisante pour réaliser les calculs bi- voire tri-dimensionnels, dans des délais acceptables. Ces super ordinateurs sont mis en place dans le cadre du projet Tera. La première machine de ce projet, baptisée Tera 1, a été mise en service à la fin de l’année 2001. Elle a la capacité de réaliser 1 000 milliards d’opérations par seconde. L’appel d’offre de la seconde machine, baptisée Tera 10, a été lancé. Les offres sont en cours d’évaluation. Après le choix du constructeur à la fin de l’année 2004, la livraison de la machine est prévue pour la mi-2005.

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